Candide Azannaï : une figure de la « Résistance nationale » sous le feu des critiques et des louanges

Candide Azannaï : une figure de la « Résistance nationale » sous le feu des critiques et des louanges

Les opposants au régime de la Rupture, mené par le président Patrice Talon, semblent traverser une phase d’incertitude ou de réflexion stratégique. Depuis sa démission en mars 2017 du poste de ministre délégué auprès du Président de la République chargé de la défense nationale, Candide Azannaï s’est imposé comme une personnalité incontournable de l’opposition. Admiré par certains et vivement critiqué par d’autres, Azannaï reste une figure polarisante sur l’échiquier politique béninois.

Parmi ses soutiens, Sabi Korogone, ancien président d’honneur du Mouvement Populaire de Libération (MPL), se distingue. Sur sa page Facebook, Korogone a récemment rendu hommage à l’ex-ministre et leader du parti Restaurer l’Espoir (RE). Il a notamment salué sa vision et son engagement : « Il faut rendre hommage au ministre Candide Azannaï qui a compris très tôt, malgré l’existence légale de son parti, que la lutte contre une dictature ne peut se faire que dans le cadre de mouvements citoyens et patriotiques ». Ces paroles traduisent l’estime dont jouit Azannaï chez une partie de l’opposition.

Depuis son départ du gouvernement, Candide Azannaï s’est affirmé comme le fer de lance de ce qu’il appelle la « Résistance nationale », se distançant nettement du régime en place. Cependant, cette posture radicale ne fait pas l’unanimité. Certains voient en lui un agent infiltré au sein de l’opposition, surtout en raison de ses critiques à l’égard de certains opposants. À plusieurs reprises, il a fustigé la participation du parti Les Démocrates aux élections législatives de janvier 2022, estimant qu’une dictature ne se renverse pas par les urnes, mais par une résistance constante et organisée. Cependant, fidèle à son principe de résistance pacifique, Azannaï prône des actions non violentes et encourage la population à s’opposer au régime de manière civique.

Malgré son influence initiale, qui avait permis de rassembler une partie importante de l’opposition, les relations avec certains acteurs, notamment ceux proches de l’ancien président Boni Yayi, se sont progressivement distendues. Les divergences stratégiques entre Azannaï et d’autres figures de l’opposition ont freiné l’élan de cohésion au sein du camp anti-Talon.

Candide Azannaï continue néanmoins de faire entendre sa voix sur divers sujets d’actualité. Il est intervenu récemment pour condamner l’arrestation de Steve Amoussou au Togo ainsi que la tentative de coup d’État déjouée au Bénin. Dans chacune de ses prises de parole, il reste fidèle à sa ligne de conduite : critiquer fermement le pouvoir en place tout en mobilisant ses partisans pour une résistance pacifique.

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