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Opposition béninoise : le Cadre de concertation exige une relecture urgente du code électoral

Les forces politiques de l’opposition sont montées au créneau ce mardi. À travers une conférence de presse tenue au siège du parti Les Démocrates, le Cadre de concertation des forces politiques de l’opposition a dénoncé les dérives du code électoral en vigueur et exigé sa relecture immédiate. Cette prise de parole intervient en réaction à la sortie médiatique du député Orden Alladatin, président de la Commission des lois à l’Assemblée nationale, le 8 avril dernier.

Un rejet clair des justifications d’Alladatin

Pour l’opposition, les propos tenus par le député Alladatin relèvent d’une tentative de légitimer un recul démocratique. S’il est vrai que la classe politique s’est un jour entendue sur la nécessité de réformes, les conférenciers rappellent que personne n’a jamais demandé un système qui concentre tous les pouvoirs entre les mains d’une minorité.

« Ce que tente de justifier l’honorable Alladatin, c’est une confiscation de la démocratie », a déclaré l’un des porte-parole du Cadre. « Ce système a généré une Assemblée nationale monocolore, des emprisonnements, des exils et une répression politique ouverte ».

La Conférence nationale, trahie selon l’opposition

Les leaders de l’opposition n’ont pas caché leur indignation face aux propos du député qui aurait déclaré que « le modèle issu de la conférence nationale ne marche pas ». Pour eux, c’est une trahison pure et simple de l’esprit de consensus qui a fondé la démocratie béninoise en 1990.

« Ce n’est pas le modèle qui est en échec, c’est sa mise en œuvre par ceux qui veulent se faire passer pour des messies autoproclamés », a souligné un intervenant. L’opposition accuse la majorité actuelle d’avoir vidé les réformes de leur substance démocratique au profit d’un contrôle autoritaire des institutions.

Un code électoral contesté sur plusieurs fronts

Le cœur de la conférence a porté sur les critiques formulées à l’encontre du code électoral adopté en mars 2024. L’opposition, soutenue par des acteurs de la société civile et des leaders religieux, considère ce texte comme une menace pour l’équité électorale.

Parmi les points soulevés :

  • Le gel de la liste électorale en novembre 2025, qui exclurait les jeunes nouveaux électeurs des scrutins de 2026 ;
  • L’impossibilité pour les représentants de partis d’obtenir une copie des procès-verbaux de compilation ;
  • L’usage stratégique des résultats d’arrondissements par la CENA pour orienter l’opinion, sans permettre aux partis de les vérifier légalement ;
  • Le maintien du système de parrainage verrouillé, qui exclut de facto les candidats de l’opposition.

« Ce code a été taillé sur mesure pour favoriser un seul camp. Il est injuste, dangereux et doit être corrigé », a martelé la coordination.

Une exigence centrale : relecture du texte

Face à ce qu’elle considère comme une dérive électorale planifiée, l’opposition exige la relecture du code électoral. Elle appelle à un retour à l’esprit de la Conférence nationale et au respect du consensus, clé de voûte de la démocratie béninoise.

« Le Bénin est au-dessus de nous tous », ont conclu les membres du Cadre, en appelant à l’union de toutes les forces patriotiques pour défendre l’intégrité du processus électoral à venir.

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