À peine l’épisode des frondeurs achevé que le Bureau National d’Objectif Bénin 2026 (OB26) démontre une lucidité politique rare dans le contexte actuel. En excluant fermement quatre de ses membres – Juste Riphat Mitokpè, Nicolas Tchikpé, Franck Degbé et Prudent Nassehou , et plus tard Igor Tossou, – accusés de tentative de déstabilisation interne, OB26 vient d’éviter de reproduire l’un des épisodes politiques les plus désastreux du Bénin : le syndrome FCBE.
Une comparaison historique
En 2019, le parti Forces Cauris pour un Bénin Émergent (FCBE), alors dirigé par des figures comme Paul Hounkpè et Théophile Yarou, avait connu une profonde fracture interne. Sous des prétextes fallacieux, certains cadres avaient préféré se rapprocher du régime en place, trahissant la ligne d’opposition incarnée par Boni Yayi.
Cette dérive avait non seulement affaibli l’opposition, mais aussi brisé l’élan de résistance nationale. Conséquence directe : Boni Yayi dut recréer un nouveau parti, Les Démocrates, devenu plus tard le premier parti d’opposition du pays, mais au prix de plusieurs années d’efforts pour reconstruire ce qui avait été détruit par l’opportunisme.
OB26 : Une riposte ferme et stratégique
Conscient des risques d’une telle dérive, le Bureau National de OB26 a agi sans tarder. Refusant de céder au chantage des ambitions personnelles et des promesses de « repositionnement », OB26 a choisi la fidélité à ses valeurs fondatrices : éthique, constance, et vision stratégique.
En dénonçant clairement la tentative de « bradage idéologique » orchestrée par les quatre exclus, OB26 démontre qu’il reste un mouvement de conviction, et non une caisse de résonance pour des calculs politiciens de circonstance.
Cette réactivité politique est salutaire dans un environnement béninois de plus en plus marqué par l’instabilité des engagements et la tentation permanente de l’opportunisme.
L’environnement politique : entre opportunisme rampant et besoin d’alternatives sérieuses
Aujourd’hui, le paysage politique béninois est dominé par une mouvance présidentielle bien installée, face à une opposition souvent affaiblie par les infiltrations et les trahisons internes.
Dans ce contexte, les citoyens aspirent moins à des slogans qu’à des engagements fermes, à des acteurs politiques capables de résister aux sirènes du pouvoir et de proposer une alternative crédible. OB26, en affirmant sa discipline et en tranchant avec l’indulgence passée, envoie un signal fort : ce mouvement n’est pas à vendre. Il est porté par une jeunesse consciente et déterminée.
Contrairement aux dissidents, dont les agissements trahissent une quête personnelle de reconnaissance et d’opportunités faciles, OB26 fait le pari de la longévité et de la stratégie collective.
La fidélité au projet initial, la protection du capital politique accumulé, et la capacité à trancher dans l’intérêt du mouvement plutôt que dans celui des ambitions individuelles sont les marques d’une maturité politique rare. En restant debout face à la tentative de déstabilisation, OB26 confirme qu’il appartient à la catégorie des mouvements appelés à durer et à peser dans l’avenir politique du Bénin.
