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BENIN/ mariage PRD-UP: une fusion à l’épreuve des enjeux

(Me Adrien HOUNGBEDJI s’accroche à son arc-en-ciel)

Le torchon brûle entre le Parti du Renouveau Démocratique (PRD) et le Ministère de l’Intérieur. Alors que le ministère affirme que le PRD a cessé d’exister depuis sa fusion avec l’Union Progressiste en 2022, le président du parti, Me Adrien Houngbédji, s’y oppose fermement et démontre.

Tout est parti d’un courrier du ministère adressé au secrétaire général adjoint du PRD, Gratien Ahouanmenou, lui reprochant l’usage du nom et des attributs du PRD, considéré comme dissous. Ce dernier a vivement réagi sur les ondes de BIP Radio ce mercredi 4 juin 2025, affirmant que les militants du PRD « ne se sentent plus à l’aise au sein de l’UP le Renouveau » et que le parti envisage une séparation, après consultation de sa base.

Me Adrien Houngbédji conteste la disparition du PRD

Dans sa lettre de contestation, Me Adrien Houngbédji apporte des arguments juridiques solides. Il rappelle que le récépissé définitif du PRD a été délivré après la signature de l’accord de fusion, ce qui constitue, selon lui, une reconnaissance de la survivance du PRD. Il cite également les articles 90, 91 et 111 des statuts du PRD, qui stipulent que toute fusion ne saurait équivaloir à une dissolution, laquelle ne peut être décidée que par un congrès extraordinaire, jamais convoqué à ce jour.

En toile de fond, c’est l’échec du mariage entre le PRD et l’UP le Renouveau qui se profile. Me Adrien Houngbédji parle d’un partenariat jamais pleinement fonctionnel, évoquant l’absence de congrès constitutif de l’UPR et le manque de reconnaissance des composantes d’origine.

La pomme de discorde ?

Il accuse également le président de l’UPR, le professeur Joseph Djogbénou, de n’avoir pas rempli ses obligations légales dans le cadre de la fusion. Le mot « dissolution » ne figure d’ailleurs dans aucun des récépissés délivrés par le ministère, ajoute-t-il pour étayer ses propos.

Face à ce qu’il qualifie de « déphasage juridique », Me Adrien Houngbédji propose une sortie de crise par la révocation de l’accord de fusion du 21 août 2022 et l’établissement d’une nouvelle forme de collaboration politique, conforme à la loi.

Il rejette catégoriquement toute velléité de disparition du PRD, déjà victime selon lui d’un précédent douloureux notamment sa disqualification aux législatives de 2019 à cause d’un problème administratif de doublon.

Si la rupture est actée, elle pourrait rebattre les cartes dans les alliances et raviver un courant politique historique, longtemps dirigé d’une main de maître par Adrien Houngbédji. Le ministère de l’Intérieur, de son côté, reste pour l’instant silencieux sur la riposte.

En attendant le dernier mot du PRD, ce différend pourrait bien précipiter une recomposition inattendue du paysage politique béninois en vue des scrutins de 2026. Reste à savoir si la justice tranchera sur l’existence légale du parti ou si le dialogue politique retrouvera ses droits.

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