Depuis quelques jours, l’affaire Boko-Homeky semble secouer les fondations mêmes du pouvoir actuel au Bénin, ravivant les craintes d’un scénario électoral similaire à celui de 2016. À l’époque, le duel fratricide entre Patrice Talon et Boni Yayi avait provoqué la défaite de Lionel Zinsou, candidat soutenu par Yayi, face à Talon. Aujourd’hui, un scénario similaire se dessine pour 2026, avec Olivier Boko, ancien proche de Talon, au cœur des tensions.
Un combat fratricide en perspective ?
Distel Amoussou, membre influent du Bloc Républicain, a exprimé des inquiétudes sur la tournure que pourrait prendre la présidentielle de 2026. Selon lui, l’affaire Boko-Homeky, qui implique l’arrestation des deux anciens proches du président, pourrait faire exploser la mouvance présidentielle. Amoussou craint un retour à un combat fratricide similaire à celui de 2016, où Boni Yayi et Patrice Talon s’étaient affrontés au détriment du véritable candidat, Lionel Zinsou. Le journaliste laisse entendre que cette fois-ci, le duel opposerait Talon à son ex-compagnon Olivier Boko, créant une division au sein même de la majorité présidentielle.
Des fissures au sein de la mouvance présidentielle
Aujourd’hui, la situation semble encore plus compliquée, car l’affaire Boko-Homeky a déjà provoqué des fissures au sein de la mouvance. Alors que certains membres influents du Bloc Républicain, comme Distel Amoussou, estiment que cette affaire affaiblit le camp présidentiel, d’autres, notamment au sein de l’Union Progressiste le Renouveau (UPR), s’activent pour éteindre l’incendie déclenché par Jean Eudes Mitokpè et ses déclarations lors de sa conférence de presse. Cependant, la répression judiciaire et les tensions internes ne semblent que renforcer le discours de l’opposition, qui pointe du doigt les dérives autoritaires du régime.
Une campagne mal engagée ?
Le journaliste Distel Amoussou va plus loin dans son analyse en affirmant que l’affaire Boko-Homeky risque de saper tous les efforts de la Rupture et d’ouvrir la voie à une nouvelle opposition structurée autour de figures comme Olivier Boko. La communication au sein de la mouvance n’a pas su, jusqu’à présent, gérer efficacement cette crise, ce qui pourrait faire le jeu de l’opposition, notamment de l’ancien président Boni Yayi, désormais en position d’arbitre dans cette lutte de pouvoir. Pour Amoussou, la clé pour éviter une débâcle en 2026 repose sur la capacité du camp présidentiel à unifier ses réseaux de communication et à canaliser le débat autour des réalisations de Talon, plutôt que sur des batailles internes et des querelles de leadership.
Vers une perte du pouvoir en 2026 ?
Si les tensions actuelles au sein de la mouvance ne sont pas rapidement apaisées, 2026 pourrait marquer un tournant pour le Bénin. Selon Distel Amoussou, le pouvoir risque de perdre l’élan politique construit depuis 2016, tout comme Yayi l’a fait face à Talon. L’unité est donc plus que jamais nécessaire pour empêcher un énième duel fratricide qui pourrait compromettre les ambitions du successeur de Patrice Talon.
